3ème album pour un des plus gros espoirs de la scène française et l'un des seuls à avoir eu l'opportunité de jouer en Angleterre (et ayant reçu un bon accueil, malgré le chant en français). Pour son 3ème album, que fallait-il faire ?
Rester dans la lignée Motor-speed des 2 premiers albums ? Non, trop facile. Vulcain va alors se laisser aller, sous l'influence de son producteur Elie Benali, à diverses expérimentations plutôt risquées et pas toujours très probantes. En tout cas, toute comparaison avec Motorhead n'a plus lieu d'être sur Big Brothers.
Dès les premières notes de Khadafi, on sent tout de suite le rôle prédominant d'Elie Benali, lequel a incité Vulcain à se "lâcher" sur quelques titres, avec l'ajout de claviers, saxophone, harmonica, guitare acoustique et même du banjo. Osons, osons comme dirait l'autre. C'est simple, Big Brothers a été surproduit, surtout au niveau de la batterie, et on a plus l'impression d'écouter un groupe de rock français que du hard rock. De plus, l'album n'a pas vraiment d'orientation musicale clairement définie, ça part dans tous les sens. L'avantage de Big Brothers est d'être très varié et il n'y aura pas que des titres speed sur tout un album. On peut diviser les chansons en 4 catégories : les mid-tempo (majoritaires), les titres speed, les titres bluesy et les délires proches de ce qui se faisait à l'époque dans le rock français.
Étonnant quand même qu'il n'y ait que 2 titres speed (Les plaisirs solitaires et Grand prix), surtout qu'ils sont loins d'atteindre le niveau des classiques du groupe. Ce sont les mid-tempo qui retiennent le plus l'attention, même si ils auraient mérité d'être un peu plus aboutis. Mais de toute façon, l'ensemble de Big Brothers a été composé en 5ème vitesse et ça s'entend. Vulcain a réussi à développer un sens du riff qui tue, avec ce qu'il faut de mélodique là-dedans histoire de se démarquer du gros graisseux Lemmy. Sur Khadafi, Le $oviet $uprême, Faire du rock et "22", l'amateur de hard français nostalgique de l'ère Trust devrait pouvoir y trouver son compte.
En parlant de Trust, la tentative bluesy de Jeudi 19 juin en hommage à Coluche rappelle carrément un certain Ton dernier acte, le talent en moins. Vulcain a bien essayé de changer de registre, mais que ce soit dans le blues ou le rock français (la reprise sans grand intérêt de Jacques Dutronc, On nous cache tout on nous dit rien), on peut dire qu'ils se sont ramassés. La chanson paillarde acoustique Marylou par contre est délirante, surtout pour les paroles qui, chez Vulcain, ont toujours été très simples, voire simplistes.
La déception engendrée par Big Brothers ne freinera pas l'ascension fulgurante de Vulcain à l'époque, mais il va de soi qu'ils n'auront pas le droit à l'erreur pour leur prochain album, et c'est pour ça qu'ils choisiront de ne pas trop prendre de risques en sortant un album live.
Titres préférés :
Le $oviet Suprême
22
Faire du rock