Mercredi 16 novembre, pour savoir où passer sa soirée il fallait être organisé depuis un petit moment puisque les deux concerts metal parisien – Opeth au Bataclan et Lofofora à la Maroquinerie- sont complets depuis des semaines. Pour trouver des places, il fallait prévoir son coup et de mon côté, je n'ai eu aucun scrupule à aller vers la direction du 20ème arrondissement dans une salle que j'affectionne tout particulièrement : la Maroquinerie. C'est dans une froideur hivernale que nous arrivons près de la salle et que nous constations, en effet, la présence de beaucoup de gens aux abords.
Après avoir été découragé par le froid, j'entre dans la salle pour me positionner et voir les Suédois (et tout particulièrement Mikael Akerfeld, pour lequel je voue un culte) dans des conditions optimales. Je vous avouerai même qu'il m'arrive de me masturber en pensant à sa moustache et sa voix de crooner. Trêve de plaisanterie, je suis présent ce soir pour assister au spectacle de Lofofora, qui même vingt ans après, remplit encore la Maroq' sans problème. D'ailleurs, la salle accueille surtout des trentenaires et quadragénaires sur cette date, très peu de teenagers et il faudra avouer que pendant le concert, l'ambiance n'en a pas pris un coup, au contraire.
C'est aux alentours de 20h50 que les lumières s'éteignent sous les tonnerres d'applaudissements et les cris des fans. Lofofora fait son entrée en scène dans une Maroquinerie comble et franchement, ça fait plaisir. L'ambiance est au beau fixe, des sourires s'esquissent et la fosse commence à trembler dès les premières notes d'« Utopiste ». Reuno apparaît comme heureux d'être là, sa bonne humeur est communicative et la foule semble du même avis. Le frontman, en tant que bon fan de South Park, arbore un t-shirt « Satan Is Gay » et semble dans son élément à la vue des nombreux slammeurs présents. Ce soir, Lofofora présente son dernier album, « Monstres Ordinaires », sorti récemment et décide de jouer l'intégralité ce nouvel opus. Choix qui me paraît logique quand le disque est complet, avec des titres différents, et cela se confirme quand la formation parisienne enchaîne « La Merde En Tube » et son « Plus c'est gros et mieux ça passe » repris en chœur par le public, « Le Visiteur », « Cannibales » et tous les autres.
Daniel et Phil, de chaque côté de la scène, groovent sur leurs instruments et font un set impeccable en narguant le public de leurs instruments. Clément, qui a pu mettre sa pierre pour la première fois avec « Monstres Ordinaires », fait des confettis avec son kit de batterie, il dépense énormément d'énergie et ne fait pas de compromis. D'ailleurs, la Maroquinerie est bouillante, les gens ont la patate et le font savoir, et lorsque le combo s'éclipsent de la scène après « La Beauté et la Bête », le rappel se fait vite savoir. Une fois n'est pas coutume, Reuno montre beaucoup de simplicité dans sa communication avec le public et ne démontre aucune antipathie à l'égard des fans lorsqu'il lance un « Bon, on fait deux-trois à l'ancienne ? ». La salle explose littéralement quand « L'œuf » et ses paroles scandées par des spectateurs en furies, et cela se confirme avec la prestation scénique sur « Le Fond et la Forme », « Mémoire de singe », « Macho Blues » ou encore avec « Auto-Pilote ». C'est également sur cette dernière que les quatre bonshommes de Lofofora quittent la scène de la Maroquinerie. Les Parisiens auront réussi le pari de tenir le public avec charisme et simplicité, mais également avec une bonne humeur étonnante.
Nous quittons donc le 20ème arrondissement après avoir assisté à un show précis, détonnant et humain. Avec plus de 20 ans au compteur, Lofo peut se targuer d'être encore un combo simple et sincère, mais également d'être une belle machine sur scène. Nous pouvons également rajouter quelques mots sur le public qui n'a rien lâché du début à la fin, je dois même avouer que ça faisait longtemps que je n'avais pas vu une fosse aussi folle.
Pour faire court, les Parisiens sont sur les routes, alors ne faites pas d'erreur et allez-y, ça vaut le détour. Reuno a annoncé la date Tagada Jones et Lofofora le 20 avril prochain, et il me tarde déjà d'y être.
• Utopiste
• Les Évadés
• Élixir
• Les Conquérants
• La Merde En Tube
• Le Visiteur
• Ma Folie
• Un Mec Sans Histoire
• Cannibales
• Frustrasong
• La Beauté Et La Bête
• L'Oeuf
• Les Gens
• Dur Comme Fer
• Au Secours
• Macho Blues
• Le Fond Et La Forme
• Mémoire De Singes
• Le Pire
• Autopilote
Jeu 6 Oct - 12:22
